L’OM en 5 chansons d’un collectionneur de 45 tours de football

45 tours à propos de l'OM collectionnés par un féru de vinyles football

Un collectionneur suisse a réuni près de mille 45 tours liés au football, dont une petite dizaine qui concernent l’Olympique de Marseille. Voici mon top 5 des morceaux issus de sa collection sur le club olympien !

Marseille et musique ont toujours fait bon ménage, d’IAM au Massilia Soundsystem, en passant par les nouvelles vagues pop-électro récentes ou toute la scène rock et rap. Mais on ne peut pas en dire autant de l’OM, le club mythique de la ville, qui se farde un tube rétro-beauf-80s comme musique d’entrée depuis des lustres. La musicalité vient plutôt des virages, où résonnent les chants de supporters les plus inspirés, souvent copiés, jamais égalés.

Ce qu’on sait moins, c’est qu’entre la fin des années 70 et le début des années 90, des artistes en tout genre (souvent mauvais) ont décidé de rendre hommage au club phocéen avec des chansons à sa gloire. Là où ça devient vraiment intéressant, c’est qu’un Suisse s’est mis en tête de collectionner tous les 45 tours de ces merveilles, même s’il ne s’est pas concentré sur l’Olympique de Marseille puisqu’il collection 950 galettes de clubs variés.

Il a mis à l’honneur quelques-unes d’entre elles sur le site 45tfootball.com, dont je vous ai gracieusement tiré mon top 5 des morceaux olympiens. Attention les oreilles.

La chorale des supporters de l’Olympique de Marseille et des Marseillais de Paris – Allez l’OM (1970)

Le premier titre chiné par notre collectionneur fou, on le doit à une chorale pour le moins originale, où les marseillais de Paris sont différenciés des supporters de l’OM.

Cet espèce de chant de fanfare qui aurait pu être interprété par les Charlots, vante les qualités de l’effectif de l’époque. « Nous irons jusqu’à Colombes, car nous sommes les plus forts« , chantonnent-ils en choeur, mentionnant le lieu de la finale de la Coupe de France. L’histoire fut pourtant cruelle puisqu’en plus d’être éliminés en demi-finale après un beau parcours, ils le furent par le Stade Rennais, vainqueurs de la compétition mais symboles de la loose à la française. Double peine.

On retiendra donc plus volontiers ce passage exceptionnel d’un couplet aux rimes riches :

Faut marquer des buts
C’est là notre seul but
Alors tous on fonce
Et on se défonce

*drops the mic*

Marius Trésor – Sacré Marius (1978)

On continue avec une chanson sur la vie de Marius Trésor, par Marius Trésor himself. Le défenseur guadeloupéen qui a marqué l’OM avec une Coupe de France et la sélection nationale avec un record de sélections à l’époque, a donc tout naturellement raconté sa vie sur un titre sorti l’année de sa participation à la Coupe du Monde.

Un petit bonbon quasi-zouk, entraînant et baigné de soleil. Mention spéciale au couplet qui dépeint à la perfection Marseille, une synthèse on ne peut plus complète.

Au pied de la bonne mère,
J’ai continué ma vie.
J’ai connu la Cannebière
Et tous ces gens du midi.
Je connais la bouillabaisse,
La pétanque et l’aïoli,
Car du coté de Marseille,
On se fait beaucoup d’amis.

Si l’on entend pas parler du club en lui-même, ce petit biguine-là fait honnêtement partie des meilleures choses que vous entendrez dans cet article.

M. Longchamp – Allez les Minots (1981)

Lâchez le tipunch, retour à la réalité avec ce titre du début des années 80, qui sonne comme un générique d’animé manga du Club Dorothée. Un vrai chant de supporter cette fois-ci, le petit côté beauf en plus, délicieusement mis en valeur par l’accent absolument pas marseillais.

Je vous mets le couplet qui ne dénaturerait pas dans un générique à la Olive et Tom :

Même la Bonne Mère n’y croyait plus
Un jour ils sont venus
Plus personne ne parlait sur le vieux port
Et puis tout le monde, du sud au nord
Supporte maintenant l’OM

Pourtant l’idée est belle, puisque cette année-là le club englué en division 2 décide de faire confiance à ses jeunes, ses minots comme on dit chez nous. Parmi lesquels Eric DiMeco et José Anigo, deux légendes du club, chacun à sa manière.

Marc Simon – Allez l’O.M.! (1987)

C’est à partir de là qu’on sombre sérieusement vers le plus cheap du cheapos. Le pire de la musique synthétique rencontre un texte écrit par des précurseurs de Plus Belle La Vie, pensant avoir cerné la ville en faisant rimer Bonne Mère et Cannebière, en plaçant Marcel Pagnol, le mistral et le Vieux Port pour gagner encore en street cred méridionale.

Si vous aimez les trompettes au synthé, les « ohohoho » et les sifflets, vous aimerez probablement ce tube dance méconnu à la gloire de l’équipe de Michel Hidalgo, illustre entraîneur de la première ère Tapie.

Basile Boli & Chris Waddle – We’ve Got A Feeling (1991)

Comment finir autrement qu’avec ce turbo-hit, ce monument culturel à la croisée des chemins entre sport et art. Nous sommes en 91, l’OM est à son pic (ou presque), et deux de ses superstars vont commettre l’irréparable.

Si vous n’appréciez que moyennement les sons synthétiques de Marc Simon, vous aurez probablement une descente d’organe en écoutant la muraille Basile Boli et le fantasque Chris Waddle se démener sur des rythmiques pseudo-africaines.

Et que dire des paroles, au franglais approximatif, qui ont certes le mérite de mettre en lumière une expression hélas trop peu utilisée de nos jours : « faire des zigs et des zags ». On peut noter ce couplet également, qui a le mérite de placer un « ça swingue » du plus bel effet :

Lambada, saga, macumba
Pour nous c’est toujours le même combat
Si ça swingue et ça joue très fort
Compte sur nous, on sait faire ça !

N’empêche, qu’est-ce que j’aurais donné pour un duo Nkoulou – Fletcher en 2016, mis en musique par Jul…

 

On notera aussi le tube disco des Cool Singers (1979) et le morceau orchestral anachronique de Carlo Ferrari (1979), parmi les autres pépites/bides sélectionnés sur le site 45football.

Merci à Radio Grenouille pour l’idée de l’article et à Pascal Claude, collectionneur de génie, sans qui cet article n’aurait pas vu le jour.